En se réveillant tôt et en partant du parking le plus haut, La Coche, il est possible de faire un aller-retour au Grand Veymont dans la journée. C’est une belle randonnée qui présente un peu plus de 1000m de dénivelé positif et qui offre un belvédère sur les Alpes, les Hauts-Plateaux du Vercors et le Mont-Blanc.
Chez Altimood, nous aimons prendre notre temps en montagne. Voici le récit d’une randonnée dans le Parc Naturel régional du Vercors qui s’est étirée sur 2 jours pour profiter des couleurs du coucher de soleil et de la relative tranquillité de ce hotspot de nature lorsque la plupart des randonneurs retourne à la civilisation.
La carte offre mille et une alternatives possibles pour arriver au Grand Veymont. Parmi toutes celles que nous avons déjà pratiqué, voici le récit d’une classique par les chemins les plus empruntés. Loin de nous l’idée de garder quelques jardins secrets sur les Hauts-Plateaux du Vercors, c’est plutôt une invitation à saisir pour vous impliquer dans votre prochaine randonnée : sortir la carte IGN et y dessiner votre histoire avec le Grand Veymont.
De là, un point de départ est à choisir. Si comme nous, vous avez eu l’idée saugrenue de vivre au bout d’une route en pleine montagne, alors le vélo sera un allier de taille et les casiers de la gare de Clelles-Mens un refuge appréciable pour votre monture.
Le cas échéant, cette gare est fort heureusement encore desservie par une ligne plutôt régulière. Il vous est possible depuis Grenoble de la rejoindre en une heure de TER.
Au programme de cette sortie, une balade d’une trentaine de kilomètres, quelques carreaux de chocolats et 1 700 m de dénivelé positif, à se répartir sur 2 jours.
Le temps de rallier la gare, il est déjà 10h. Le vélo une fois attaché, nous filons à travers les sentiers ruraux de Chichilianne pour rejoindre le bout de la route marqué par un bâtiment dont l’équipement sera bientôt relégué au musée : l’ancien foyer de ski de fond.
La piste (carrosable) se poursuit jusqu’au lieu dit les Fourchaux. Ici, le sentier commence là où les prairies de fauches s’arrêtent pour laisser place à la forêt sur les pentes abruptes conduisant au Pas de l’Aiguille. Chaque lacet est une promesse de découverte.Peut-être aurons-nous la chance d’apercevoir une Rosalie des Alpes, ce coléoptère rare aux reflets bleutés ?
Peu à peu, les arbres s’effacent, laissant place à un sentier plus minéral, blotti au pied de la falaise. Enfin, le Pas de l’Aiguille se révèle le Pas de l’Aiguille apparaît, enchâssé dans un écrin de verdure.
Pause rafraîchissante à la première source qui alimente le Rau du Pas de l’Aiguille. L’alpage est l’occasion d’un pique-nique en tête à tête avec les bouquetins.
L’après-midi cap au Nord par les sentiers carnés qui permettent de rejoindre le Grand Veymont.
Nous faisons une pause à la première source qui alimente le Rau du Pas de l’Aiguille. L’alpage nous offre un moment pour pique-niquer, seul face aux bouquetins.
L’après-midi, nous reprenons le cap vers le nord, empruntant les sentiers cairnés qui nous conduisent au Grand Veymont. Un gypaète barbu survole la vallée, majestueux dans l’air frais. Nous traversons la plaine de la Queyrie, dominée par un pin taillé par le vent.
Enfin, après un dernier arrêt pour remplir nos gourdes à la source des Bachassons, nous atteignons le plateau du Veymont. Cette fois-ci, nous sommes en semaine et nous avons la chance de partager ce lieu de nature uniquement avec les bouquetins qui passent entre le Petit Veymont et le Grand. Lors d’autres sorties, en week-end, nous préférons prendre un peu de distance avec cet endroit fréquenté dû à la proximité de la source et aux nombreux replats qui se prête à dresser la tente.
Nous laisserons tranquille les quelques branches mortes sur la réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, car ici, le feu est interdit. Avec la fréquentation croissante de ce lieu exceptionnel, si chacun allumait son feu, ce serait participer à la désertification progressive de ce coin de nature. Un exemple tout proche : le Mont-Aiguille, malgré une réglementation en place depuis plus de 50 ans, a vu ses arbres disparaître, obligeant la commune à prendre un arrêté pour interdire le bivouac. Ce genre de mesures rappelle l’importance de respecter ces espaces fragiles pour qu’ils restent préservés pour les générations à venir et de laisser le moins de trace de notre passage d’Homme trop civilisé.
Le feu de camp sera donc pour d’autres occasions, sur des territoires moins fragiles ou moins fréquentés, où nous pourrons nous reconnecter à la nature sans l’altérer.
Avec ce balcon orienté plein est, les premières lumières du lever du soleil offrent un spectacle de couleurs chatoyantes, parfait pour quelques photos mémorables.
Après avoir plié le camp, nous nous dirigeons directement vers le Grand Veymont. Le sentier se raidit, mais c’est là-haut, au sommet, que nous prendrons notre petit-déjeuner, avec une vue imprenable sur les Hauts-Plateaux. En chemin, un lagopède en pleine transformation, passant de son plumage d’hiver à celui d’été, nous fait le plaisir de sa discrète présence. Ce galliforme montagnard, dont l’habitat se réduit à mesure que la neige recule vers les sommets, se révélera aux randonneurs celui qui ouvrent l’œil. Plutôt que de s’envoler à tire d’aile, il préfère le plus souvent rester immobile là où son plumage lui permet de se fondre dans le paysage. Son cousin le blanchon en fait tout autant.
Depuis le haut de la falaise, l’emblématique tichodrome échelette nous gratifie du spectacle de son plumage rouge vif, tandis qu’il virevolte avec agilité entre les rochers.
La descente, rapide et fluide, serpente à travers les forêts, offrant des perspectives changeantes sur le paysage. Elle nous ramène ensuite sur les sentiers plus larges, nous guidant de nouveau vers notre point de départ. Nous vous laissons la primeur d’ouvrir une carte pour commencer à dessiner votre itinéraire sur 2 jours ou plus vers le Grand Veymont ainsi que les trésors de nature que recèlent son environnement.
En poursuivant votre lecture sur le blog Trek et Randonnées des guides nature et montagne Altimood.